Le bâtiment durable
Le groupe de travail « Réflexion Bâtiment responsable 2020-2050 » du plan Bâtiment Durable a souligné dans sa dernière note thématique : « Bâtiment responsable et santé ». Le rôle de l’architecte dans la qualité de vie et la prévention des maladies.
Il se pourrait que les bâtiments contribuent à la bonne santé de leurs utilisateurs. D’ailleurs, le groupe de travail RBR 2020-2050 nous montre dans sa note thématique qu’il en est totalement convaincu.
Ce document, rédigé par Suzanne Déoux, docteur en médecine et Florence Péronneau, conseil en stratégie immobilière des entreprises. Toutes deux membres du groupe RBR 2020-2050, s’appuient sur de nombreuses études scientifiques. Études qui ont démontré les effets positifs du bâti sur la prévention des maladies. Mais également sur l’amélioration de la qualité de vie.
Des études californiennes ont même permis de chiffrer les économies réalisées lorsque l’on diminue les conséquences d’exposition à des agents pathogènes dans les bâtiments. La note du Plan de Bâtiment Durable relève le résultat suivant : « l’amélioration de la productivité, l’éviction des grippes et des rhumes, la diminution des troubles allergiques. Ainsi que les symptômes du syndrome des bâtiments malsains obtenues par de meilleurs environnements bâtis apporteraient aux États-Unis pour les seuls bâtiments tertiaires, un bénéfice annuel de 17 à 48 milliards de dollars »
Trois familles de besoin
Le document mentionne que trois familles de besoins sont à prendre en considération par la bâtiment :
- Premièrement, les besoins psychologiques, c’est-à-dire, respirer, manger, boire, dormir…Dans le cas du bâtiment cela passera par la prise en compte de la qualité de l’air intérieur mais aussi de l’impact du bruit ou de la luminosité sur le sommeil.
- Ensuite, il faudra prendre en compte les besoins liés à la sensorialité et à la sensibilité générale. Il s’agira ici, de voir, entendre, sentir, toucher, ressentir, le chaud, le froid, l’humidité…
- Enfin, on évoquera les besoins psychosociaux : la sécurité, la protection, l’épanouissement, la convivialité… Il faut donc faire appelle à une conception adaptée afin de permettre aux utilisateurs des bâtiments d’à la fois créer des liens sociaux et de préserver leur intimité et de se connecter à la nature. Prenons l’exemple d’une vue sur l’extérieur, notamment sur de la végétation. Cela va offrir un repère temporel, saisonnier et météorologique ce qui procurera un sentiment de bien-être.
Ainsi, l’architecture d’un bâtiment durable apparait comme une réponse thérapeutique face aux besoins des occupants. Elle intervient dans le soin porté aux habitants en prenant en compte la santé physique, psychique et sociale dans l’acte de conception.
L’architecte va donc pouvoir jouer sur plusieurs leviers : le choix des matériaux, l’approche passive du confort d’été, le « design actif ». Mais aussi le concept d’origine canadienne où l’on pense les bâtiments comme des « parcours de santé ». Afin de prévenir les maladies cardiovasculaires et lutter contre les sédentarité.
Mieux prendre en compte la santé dans l’acte de construire un bâtiment durable
Pour finir, la note a pour objectif de « donner à l’ensemble de la profession une hiérarchisation des priorités. De dresser un constat entre l’état de l’art à ce jour et les objectifs à atteindre. Dans le but de mettre en œuvre les réponses à la prévention des maladies.
Parmi ses prochains chantiers de bâtiment durable, le groupe de travail pourrait contribuer à une redéfinition des missions de maîtrise d’œuvre et des avis techniques. Afin que ces documents intègrent la dimension santé dans l’acte de construire. Par ailleurs, la mise en place d’un système de qualification de la qualité du cadre bâti. Ainsi que de son environnement, unique et partagé, est une autre piste envisagée par le groupe. dans le cadre de la prise en compte de la préoccupation anto-bâtiment.
Même si certains organismes (Certivéa, Leed…) ont créé des extensions de leurs certificats originaux tels qu’OsmoZ ou WELL qui ont vocation à prendre en compte la santé et le bien-être ». « La place de la santé dans les certifications existantes est encore variable selon les certificats visés ».
