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La fourmi électrique s’installe en France

Classée comme étant une espèce exotique envahissante et préoccupante pour l’UE, la fourmi électrique a été identifiée pour la première fois en France en 2022. La fourmi électrique, de son nom scientifique Wasmannia auropunctata est originaire d’Amérique centrale et du sud. Elle inquiète quant à son impact sur la biodiversité.

Qui est la fourmi électrique ?

fourmi électrique
Crédit : tomatito26

La fourmi électrique, surnommée la « petite fourmi de feu », est une espèce envahissante redoutable. Elle suscite de plus en plus d’inquiétudes. Son nom provient de sa capacité à infliger des piqûres douloureuses. Provoquant ainsi une sensation de brûlure intense, suivie de démangeaisons persistantes.

La fourmi électrique a été détectée dans un premier temps dans le Var en 2022, sur la terrasse d’une maison. Cette découverte a immédiatement fait l’objet d’une analyse. Confirmant sa présence sur le territoire français. Cependant, les experts estiment que la colonie s’était déjà installée depuis 4 à 5 ans, au vu du nombre de fourmis trouvées.

On peut les reconnaître facilement grâce à la couleur jaune orangé qu’arborent les ouvrières. Les reines et les mâles se différencient grâce à leur couleur brune.

Olivier Blight, enseignant-chercheur en biologie des populations et écologie à l’IMBE d’Avignon, émet une hypothèse. Il indique que l’introduction pourrait résulter d’importations de plantes ornementales par les pépiniéristes locaux. Cependant, sans l’avoir constaté, il est difficile de le confirmer.

Cette espèce est classée parmi les 100 espèces les plus envahissantes au monde. Elle est particulièrement difficile à repérer. Principalement en raison de sa petite taille et de sa capacité à se cacher. Lorsque la reine fonde une colonie, il devient presque impossible de la détecter avant qu’elle ne soit déjà bien établie.

L'environnement dans lequel évolue la fourmi électrique

La fourmi électrique forme des colonies comptant plusieurs millions d’individus. Ce qui en fait une espèce particulièrement invasive. Connue pour son agressivité envers les autres espèces, cette fourmi vit pourtant en parfaite harmonie avec ses congénères.

Ces fourmis recherchent des environnements ombragés, humides et à l’abri du vent. Elles peuvent ainsi y installer leurs nids. En effet, on les retrouve souvent dans le sol ou nichées dans les cavités des arbres. Leurs nids, interconnectés en réseau, sont peu structurés. Un choix qui permet une mobilité optimale des colonies, facilitant leur expansion rapide.

Cette organisation en réseau est un atout majeur pour la fourmi électrique. En effet, cela lui permet de s’adapter facilement à différents environnements et d’étendre rapidement son territoire. Rendant ainsi sa détection et son éradication encore plus complexes.

Le comportement de la fourmi électrique

fourmi électrique
Crédit : UNIL/Horace Zeng

La petite fourmi de feu, représente une menace pour les écosystèmes en raison de son agressivité envers les autres espèces de fourmis et les arthropodes. Elle entre en compétition directe avec eux. Perturbant ainsi l’équilibre naturel des habitats dans lesquels elle s’installe.

Son système de reproduction unique contribue également à sa prolifération rapide. La fourmi électrique possède en effet un double mode de reproduction. 

  • Un mode sexué classique 
  • Un mode par clonage

Dans ce dernier cas, la reine peut pondre des œufs sans fécondation. Transmettant ainsi l’intégralité de son patrimoine génétique aux futures reines. Ce mécanisme de clonage, rare dans le règne animal, permet une multiplication accélérée des colonies.

Le mâle, lui, adopte un processus encore plus étonnant. Lorsqu’il féconde des œufs haploïdes, il remplace complètement les gènes de la reine par les siens, faisant disparaître son ADN. Seules les ouvrières combinent les gènes des deux parents. Tandis que les reines et les mâles sont des clones parfaits, assurant une reproduction en masse.

Côté alimentation, la fourmi électrique se nourrit principalement d’invertébrés, de graines et de miellat prélevé sur les pucerons ou les cochenilles. C’est pour cette raison qu’elle est souvent présente dans les jardins, déséquilibrant la faune locale.

Quelles sont les solutions pour l'éliminer ?

Plus l’infestation est prise en charge rapidement, plus il est possible de limiter leur propagation sur le territoire. Cependant, en Europe, il n’existe actuellement aucune méthode pour éradiquer ces nuisibles. Les traitements classiques utilisés contre d’autres espèces de fourmis ne fonctionnent pas contre la fourmi électrique.

Face à cette impasse, l’Australie a développé une solution pour tenter de contrôler l’infestation sur son territoire. En France, une dérogation ministérielle a permis d’introduire ce traitement spécifique. Il s’agit d’un appât contenant de l’hydraméthylnon, un toxique commercialisé sous le nom d’Amdro. Ce poison agit lentement, contrairement aux insecticides de contact, qui ne tuent que les fourmis visibles à la surface des nids.

En effet, les pulvérisations d’insecticides en surface ne touchent qu’une fraction infime de la colonie. Généralement entre 2 % et 10 % des individus, constituée des fourmis ouvrières visibles. Or, la majeure partie de la colonie reste cachée dans le nid, ce qui rend ces traitements inefficaces à long terme.

Par ailleurs, la lutte biologique s’avère inefficace contre la fourmi électrique. En effet, aucun prédateur naturel ne s’attaque à cette espèce. Cela renforce l’urgence d’agir avec des solutions chimiques adaptées avant que l’infestation ne devienne incontrôlable.

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