Dans les bâtiments d’habitations collectives, et les établissements recevant du public (ERP), le stationnement des véhicules est fréquemment proposé. De plus en plus de parkings sont construits en intérieur sous les bâtiments pour gagner en surface. C’est pourquoi, des réglementations sont entrées en vigueur afin de limiter les risques d’incendie et augmenter la qualité de l’air. Plusieurs options s’offrent aux constructeurs et aux syndics afin de ventiler un parking couvert.
ventiler un parking couvert
Les objectifs
Le système de ventilation des parkings couverts permet d’éviter la stagnation de gaz nocifs, notamment ceux en relation avec les gaz d’échappement et apporter un renouvellement de l’air suffisant pour compenser. Il faut donc veiller à ne pas dépasser les seuils tolérés en monoxyde de carbone ou dioxyde d’azote. Ainsi, dans le cas contraire, des mesures d’urgence doivent être prises. En cas d’incendie, la ventilation doit permettre un désenfumage sans accroître le phénomène de flammes.
Même si les parkings couverts sont souvent de grandes dimensions, les petits compartiments à l’intérieur peuvent rapidement devenir des obstacles lors d’un incendie, à la fois pour les occupants mais aussi pour les secours.
C’est pourquoi, suivant l’usage du parking, le système de ventilation doit répondre à des contraintes particulières.
Les bâtiments concernés
La ventilation des parkings couverts concerne :
– les immeubles en copropriété (bâtiments d’habitation)
– des établissements recevant du public
– des parcs de stationnement isolés et servant au garage de véhicules
Aspect technique pour ventiler un parking couvert
Fonctionnement
Selon le type de parking, le système de ventilation peut être naturel ou mécanique. Si le parking se trouve en dessous du niveau de référence, la ventilation naturelle ne sera pas applicable. En effet, ce niveau de référence représente la voirie desservant la construction du bâtiment et utilisable par les engins des services de secours et de lutte contre l’incendie. En clair, si le parc de stationnement comporte plusieurs niveaux, la ventilation sera obligatoirement mécanique.
La ventilation naturelle cumule des ouvertures hautes et basses pour la bonne circulation de l’air. Elles doivent ainsi présenter chacune une dimension minimale de 6dm³ par véhicule. Si le parc de stationnement comprend un seul niveau, la ventilation pourra être naturelle sinon elle doit obligatoirement être mécanique.
Pour la ventilation mécanique, le renouvellement de l’air est jugé efficace pour 600 à 900 m³ par heure et par voiture aux heures de pointe. Il y a la possibilité de réduire de moitié entre ces heures. Elle doit aussi fonctionner avec des fumées atteignant les 200°C pendant 1 heure. Ainsi, si un doute est relevé quant à l’efficacité de la ventilation, un emplacement nécessaire sera réservé à l’installation et à l’alimentation des appareillages de ventilation mécanique.
Attention !
Le parking peut se trouver sur plusieurs étages, ce qui complique la ventilation et il peut s’agir de boxes individuels.
De plus, un entretien obligatoire doit être effectué au moins 1 fois par an par une entreprise compétente.
Acoustique
Des normes acoustiques ont été mises en place. L’article 21 du circulaire du 3 mars 1975 fait apparaitre ce risque : « Le parc sera construit, équipé et exploité de façon que son fonctionnement ne puisse pas être à l’origine de bruits de vibrations susceptibles de compromettre la santé ou la sécurité du voisinage ou constituer une gêne pour sa tranquillité »
Il faudra veiller en fonction du type de voisinage (c’est une règle acoustique pour l’habitation ou l’exploitation diverses de locaux). Ainsi que de l’exploitation même du parc de stationnement. La sélection des ventilateurs, souvent puissants en termes de débit (600m³/h/place minimum) doit être choisie en fonction des décibels et de son isolement afin d’effectuer le moins de bruit possible.
Spécificités du matériel
Il existe différents types de matériels répondants aux obligations selon la fonction et la nature du bâtiment :
- La ventilation avec commande automatique
Ce système automatique peut fonctionner avec une petite et une grande vitesse. Il se déclenche seul en fonction de la détection de monoxyde de carbone.
Exemple : ce type de ventilation est plutôt destiné aux parkings privatifs de copropriété.
- La ventilation par horloge
Ce système par horloge fonctionne avec une grande et une petite vitesse. En revanche, le fonctionnement est seulement décidé par une horloge à régler sans prendre en compte la détection du monoxyde de carbone. Ce qui peut être très dangereux.
Exemple : ce type de ventilation est plutôt destiné aux parkings de centre-ville, centre commercial.
La réglementation Européenne exige que tous les ventilateurs extracteurs de fumées et de chaleur fabriquée à partir du 1er septembre 2005 doivent être marqués selon la norme européenne d’essais au fer NF EN 12101-3. Si les ventilateurs de désenfumage ne sont pas marqués et ne correspondent pas à la norme, ils représentent un niveau de qualité inférieur en termes de sécurité aux ventilateurs de désenfumage marqués
Aspect sanitaire pour ventiler un parking couvert
Dans un espace clos comme un parking couvert, le risque lié à la qualité de l’air est important. En effet, l’agence Nationale de Sécurité Sanitaire de l’alimentation, de l’environnement et du travail (Anses) a évalué les risques sanitaires dans les parcs de stationnement couvert. Ses conclusions mettent en avant la sur exposition des personnes laissant leur véhicule dans un parking souterrain au risque sanitaire liée à la pollution. Les principaux facteurs sont le monoxyde de carbone, le dioxyde d’azote et d’autres particules fines.
Le monoxyde de carbone (CO), indolore, incolore, toxique est potentiellement mortel. Il émet des symptômes pouvant causer des problèmes de santé comme des maux de tête, de la fatigue, des nausées. Il peut être émis par le moteur des voitures.
Le dioxyde de carbone (CO₂) tout aussi indolore et incolore que le CO provoque des suffocations et des pertes de connaissance. A forte dose, il peut être très dangereux.
Les particules fines peuvent provoquer des maladies vasculaires. Ainsi, elles irritent le nez, la gorge et pénètrent dans les poumons via les voies respiratoires.
